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Lombalgie: quel traitement ?

Avec l'annonce d'Agnès Buzyn concernant l'accès direct (plus besoin de prescription médicale) aux soins de kinésithérapie pour la lombalgie et l'entorse de cheville, il est temps de faire un rappel concernant une des pathologie concernée: la lombalgie. Jusqu'à 80% des français sont, ou seront dans leur vie, concernés par le "mal de dos" selon les statistiques de l'INPES.  Un véritable problème de santé publique! Et pourtant la Haute Autorité en Santé (HAS) n'avait pas mise à jour ces recommandations depuis 2000. 

C'est chose faite depuis Mars 2019. Que disent ces recommandations? Voici un essai de traduction/synthèse pour les non-initiés au vocabulaire fleurit employé par les professionnels de santé.

 

Définition

Tout d'abord, comment définit-on la lombalgie "commune"? Et bien selon la HAS, la lombalgie commune est une lombalgie qui ne comporte pas de signes "d'alerte" c'est à dire des signes qui pourraient évoquer des pathologies plus sérieuses et nécessitant des investigations supplémentaires. C'est une douleur qui se situe entre la charnière thoraco-lombaire (entre le le thorax et les lombaires) et le pli sous-fessier (bas de la fesse). Elle peut être associée à une douleur de type radiculalgie (due à une souffrance d'une racine nerveuse) irradiant dans le membre inférieur (sciatalgie, cruralgie,...)

Elle peut se compliquer en lombalgie chronique qui est définit par une lombalgie qui dure depuis plus de 3 mois. L'évolution de la lombalgie commune vers la lombalgie chronique s'explique par différents facteurs dit "bio psycho sociaux",c'est à dire inhérents au mode de vie du patient: stress, travail, état de santé général, croyances erronées concernant leurs symptômes... 

 

Quid du traitement de ces symptômes?

Premièrement, il est important de se rassurer car le pronostic de la lombalgie est grandement favorable. 90% des lombalgies évoluent favorablement dans les 4 à 6 semaines suivant le premier épisode. 

Deuxièment, il faut garder en tête que le traitement le plus efficace est l'exercice physique. En effet, le fait de réaliser des exercices a montré les meilleurs résultats par rapport aux autres traitements sur l'évolution des lombalgies lors des différentes études scientifiques. Bien entendu, il ne s'agit pas de se mettre au sport intensif dès l'apparition des premiers symptômes. Il est évident que si les douleurs sont trop intenses, il faudra observer une période de repos relatif afin de calmer les symptômes. Mais ensuite, et dès que les douleurs le permettront, il faudra remettre votre corps en mouvement de manière progressive. Le kinésithérapeute a d'ailleurs un rôle très important à jouer dans le conseil des exercices à réaliser. N'hésitez pas à vous rapprocher de lui pour établir, après un bilan précis, un plan de traitement cohérent et adapté à votre cas. 

Les thérapies manuelles (massages, manipulations,...) ont montré un rôle limité dans le soulagement des symptômes. Elles semblent assez efficaces à court termes (24h à 5 jours), mais ne montrent pas de réels résultats sur le long terme. Il paraît donc logique de ne pas baser un traitement de lombalgie uniquement sur un traitement "passif" (thérapie manuelles, massage, chaleur,...). Il semble bien plus efficace de s'impliquer de manière active dans son traitement, en visant un retour aux activités antérieures dans les délais les plus court permis par votre état.

Le rôle des médicaments est assez clairement établit par les preuves scientifiques actuelles. En première intention, le paracétamol et les anti inflammatoires peuvent être envisagés par votre médecin pour endiguer la douleur. Les autres types de médicament (opioïdes, anti dépresseurs, gabapentinoïdes) pourront être indiqués en seconde intention dans les cas de lombalgie chronique ou compliquée par des radiculalgies. C'est à votre médecin, et à lui seul, d'évaluer la balance bénéfice/risque liée à la prise de ce type de médicament et il est fortement recommandé de suivre les conseils prodigués par ce dernier.

En ce qui concerne les autres traitements, il n'ont pas montré de réels intérêts (ultrasons, tractions,...)

On peut souligner tout de même que l'utilisation des thérapies cognitives (psychosomatique, relaxation, sophrologie...) parait cohérente dans le cadre d'une prise en charge pluridisciplinaire bien que le manque d'étude scientifique ne permette pas à l'heure actuelle de statuer quant à leur efficacité.

 

Rôle de l'imagerie dans la lombalgie.

Avant tout, il faut garder une chose très importante en tête: il n'existe pas de lien entre l'importance de vos symptômes et l'imagerie (radio, scanner, IRM,...) de vos lombaires (ou autres). C'est à dire que ce n'est pas parce que vous avez des vertèbres lombaires qui paraissent usées à la radio, que vous êtes bon à réformer. Les études démontrent que même chez des gens qui n'ont pas de douleurs lombaires (non malade), on trouve à l'imagerie des signes d'usures du temps (disques vertébraux herniaires, arthrose lombaire,...). C'est le processus de vieillissement naturelle de notre corps! Donc, vous n'êtes pas malade parce que vous avez une hernie discale: quasiment tout le monde a, ou finira par avoir, une hernie discale. Il ne faut pas considérer tout ces signes comme des signes de gravité.

Quel est l'intérêt de faire une imagerie alors? Dans le cadre d'une lombalgie commune: aucun. C'est pourquoi votre médecin ne vous prescrira aucune radio ou IRM. Cependant, si les douleurs persistent au delà de 3 mois, ou si les symptômes changent, une radio ou IRM peut être réalisée.

 

En conclusion, la lombalgie est une pathologie dont l'évolution est globalement favorable et dont le traitement de choix est l'activité physique (télécharger l'application Activ'Dos pour obtenir des informations et un suivi concernant des exercices). La thérapie manuelle est un complément de traitement, et ne doit en aucun cas constituer la totalité du traitement de la lombalgie. Le patient atteint de lombalgie doit s'impliquer dans son traitement et rester actif afin de revenir au plus vite à son niveau d'activité antérieur. La médication est possible mais elle est bien définit et doit être prescrite par le médecin. Enfin, il n'est pas nécéssaire de faire une radiographie ou un IRM en première intention car cela n'apportera pas d'élément pertinent en première intention mais risque cependant  de générer un stress chez le patient lorsqu'il découvrira  des signes de vieillissement naturel sur ses clichés.

 

Pour plus d'info: site de l'HAS, brochure informatives "je souffre de lombalgie: de quoi s'agit il et que faire?"

 

 

 

 

 

 

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